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L'UE, agent du chaos migratoire

Depuis le traité d’Amsterdam, entré en vigueur en 1999, l’immigration est une « compétence partagée » entre les États et l’Union européenne. De quoi contrôler encore souverainement nos frontières ? Pas vraiment, comme le montre savamment Pierre-Yves Rougeyron.

CHAOS-MIGRATOIRE


Comme toute institution, l’Union européenne implique des règles qui obéissent à un esprit et qui sécrètent une sociologie et une dynamique de groupe dont le premier but est sa propre perpétuation. Dans le cas précis de l’UE, elle l’affirme solennellement en affichant sa volonté d’une « union sans cesse plus étroite », phrase a priori anodine mais qui fonde, dans les traités mêmes, la course à l’absorption et à la vampirisation des compétences et des forces des États membres. Comme tout parasite, l’UE vit au détriment de son hôte. On comprend alors que l’enjeu pour l’Union européenne est de faire disparaître avant tout les compétences qui étaient l’apanage des anciens États et garantissaient les droits des peuples. Il s’agit de décider de la paix et de la guerre (processus en cours), battre monnaie (fait), lever l’impôt (processus en cours), contrôler les territoires (processus en cours), rendre justice et dire la loi (largement fait). Pour se faire, l’UE entend substituer aux droits des États (souveraineté nationale) et aux droits des peuples (souveraineté populaire) le cœur nucléaire du droit communautaire : les fameuses quatre libertés établies par l’Acte unique de 1986. Elles correspondent aux libertés de circulation des capitaux (financiarisation), des marchandises (libre-échange), des services (travail détaché) et des personnes (immigration). La chose est formulée dès le traité de Rome et correspond à l’ADN de la construction européenne (1). Il est d’ailleurs symptomatique que la politique de collaboration entamée par certaines droites identitaires avec l’Union européenne s’accompagne (comme dans les cas autrichiens ou italiens) d’un abandon concomitant de la question de la souveraineté et du sérieux sur la question migratoire. Le cas de madame Meloni en Italie est à cet égard topique. Ce sera l’UE (avec l’immigration) ou la souveraineté (avec la possibilité du contrôle migratoire).

Depuis le traité d'Amsterdam de 1999, la politique d'immigration...