Massacres en Vendée : la guerre des mots pour étouffer l'Histoire
La République a aveuglément massacré la population vendéenne entre 1793 et 1794, et même jusqu’en 1799, mais de manière plus modérée. Longtemps passée par pertes et profits, cette vilaine affaire n’a cependant pu être occultée.
Dans les années 1980, de jeunes historiens, soutenus par Pierre Chaunu et un homme politique en devenir, Philippe de Villiers, ont eu l’audace de refaire vivre, l’un les études, l’autre la mémoire vendéenne. On a alors commencé à parler d’un « génocide » perpétré par les révolutionnaires de 1793. Après avoir raillé en vain les « agités du bocage », la gauche universitaire et politique en a été réduite sans succès à l’expédient cache-sexe d’une guerre des mots qui aurait dû escamoter la réalité historique. Elle poursuit ce combat d’arrière-garde en embouchant comme d’habitude les trompettes de l’exclusion du débat d’une droite forcément extrême, puisqu’elle n’est pas d’accord avec elle. Lorsqu’ils n’évoquent pas une fake news (1), les supporteurs de la « révolution de 93 » veulent faire croire que ces dizaines de milliers de morts furent le résultat d’un nécessaire accident sur la route du bonheur promis par Saint-Just et Robespierre.
Les faits
D’avril 1793 à juillet 1794, entre 120 000 à 150 000 personnes (20 % de la population) ont trouvé la mort dans les combats puis la répression du premier soulèvement vendéen. À la guerre civile des premiers mois succédèrent, à partir du printemps 1794, les massacres et destructions ordonnés par le Comité de salut public, alors dominé par Robespierre, et la Convention. Cette phase des événements représente entre 70 et 80 % des pertes humaines, auxquelles il faut ajouter la destruction volontaire de 10 000 habitations (sur environ 50 000 que comptait la région), des récoltes et des moyens de production.
Tout a commencé par la révolte de la population des quatre départements de la « Vendée militaire », espace couvrant les actuelles Vendée et Deux-Sèvres, ainsi que le sud du Maine-et-Loire et de la Loire-Atlantique (alors Loire-Inférieure) pour protester contre la levée en masse de 300 000 hommes, ordonnée le 23 février 1793...