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Par-delà droite et gauche : le gaullisme comme modèle type de souverainisme

Il est de bon ton, dans les milieux autorisés, de brocarder le souverainisme, tantôt pour s’en moquer, tantôt pour s’en effaroucher. Dans le monde temps, la figure du général de Gaulle n’a jamais autant été revendiquée. Paradoxe ? Assurément, car comme le montre notre collaborateur Arnaud Imatz, le gaullisme est le modèle type historique d’une grande politique souverainiste.

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De Gaulle est sans nul doute le personnage politique français du XXe siècle le plus mythifié. Point d’homme politique fameux, point de journaliste français quelque peu connu, qui n’ait rendu un jour ou l’autre l’hommage appuyé et convenu « au grand homme ». Souvent honoré en apparence par nombre d’adversaires experts en manipulation, l’héritage gaullien a été surtout dénaturé, déformé et renié par la majorité des prétendus disciples ou fidèles. Pour le dire sans ambages, en cinquante ans, la pensée gaullienne a été bassement trahie, vidée de sa substance, réduite à une attitude conventionnelle. Le discours banal sur « l’amour de la France », le « refus de la fatalité », « dans un monde nouveau en pleine mutation », ressassé par tant de pseudos admirateurs du général, n’a eu d’autre fonction que de camoufler leurs abandons et leurs renoncements.


De Gaulle et ses adversaires


Le gaullisme a été délibérément travesti, réduit à un vulgaire pragmatisme opportuniste, à un mélange de néolibéralisme (Balladur, Sarkozy), de néosocial-démocratisme (Chirac) et de technocratisme (Juppé). Ironie suprême, de Gaulle, modèle de souverainiste irréductible, champion de l’indépendance nationale, s’est vu loué par les plus ardents défenseurs de l’idéologie mondialiste, du fédéralisme européen, de l’appartenance à l’OTAN et de la protection-soumission à l’empire états-unien. Un exemple récent est l’hommage écrit qu’Emmanuel Macron a rendu au général le 9 novembre 2020 : « Cinquante ans plus tard, le souvenir vivace du général de Gaulle demeure une source d’inspiration pour notre nation, notre République. Puissions-nous trouver en ces lieux, en ses choix, les traces qui nous permettrons (la faute d’accord est de Macron) de bâtir notre action pour la France. En fidélité. »

Paroles, paroles… encore des mots, toujours des mots… Comble du paradoxe, l’homme public, malheureux ou inconscient, qui oserait reprendre à son compte les affirmations et les négations souveraines du général, ses opinions et ses propos marqués du...