SociétéFPContenu payant

Polygamie : une omerta française

Dans son projet de loi « confortant les principes républicains », le gouvernement semble reconnaître que la polygamie relève de mœurs incompatibles avec les principes républicains. Il était temps ! Car depuis des décennies, nos institutions se montrent très accommodantes avec ce phénomène séparatiste et phallocratique, principalement lié à l’immigration sahélienne.

/2021/02/21-polygamie

La polygamie est bel et bien installée en France. Tout fonctionnaire œuvrant sur le terrain le sait, tout comme il sait qu’elle fait l’objet d’une puissante omerta. Évoquer le taux de délinquance chez les garçons issus de ces familles, parler des femmes qui accouchent plusieurs fois dans l’année sous couvert d’une seule carte Vitale, ou des musulmanes en tenue rigoriste qui bénéficient de l’Allocation de soutien familial (ASF) ne se fait qu’à l’abri des oreilles. Nos institutions en effet semblent régies par une idéologie multiculturaliste selon laquelle, paradoxalement, la contradiction entre les cultures serait impossible.

Le phénomène polygame en France, comme l’immigration africaine musulmane à laquelle il est essentiellement lié, n’est pas récent. Il est concomitant du regroupement familial autorisé depuis 1976. Pour nommer précisément les choses, la polygamie africaine est en réalité une polygynie, soit le mariage d’un homme à plusieurs femmes. Étrangement, quarante ans plus tard, les statistiques sur le sujet sont inexistantes. Le dernier rapport évoquant la polygynie émane de l’institut Montaigne et date de 2010. Évoquant déjà l’absence de chiffres disponibles, ses auteurs se réfèrent à un rapport de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) de 2006, qui lui-même, faute de statistiques dédiées, avait estimé au doigt mouillé qu’entre 8 000 et 10 000 ménages polygames vivaient en France, ayant donné naissance à 40 000 ou 60 000 enfants. Le jeu de poupées russes statistiques ne s’arrête pas là : les estimations de 2006 ne sont en effet que la reprise d’une note de 19961, laquelle à son tour s’appuyait sur des études de 1992 et 1993. En clair, nous ne disposons aujourd’hui que d’estimations fondées sur des données obsolètes : cela fait près de trente ans qu’aucune étude statistique sur la polygamie n’a été entreprise, alors même que l’immigration sahélienne s’est, elle, bel et...