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Traité de Maastricht

/2020/10/T


Longtemps, Maastricht a été célèbre pour son centre historique ainsi que pour son université, son conservatorium et son Académie de théâtre. Située dans le sud de la province du Limbourg, elle fut également la première ville néerlandaise à être libérée par les troupes américaines lors de la Seconde Guerre mondiale et est la seule ville des Pays-Bas citée dans l’hymne national, le Wilhelmus van Nassouwe. Mais Maastricht restera probablement dans l’Histoire comme le lieu de la signature du traité de Maastricht, qui donne naissance à l’Union européenne, la citoyenneté européenne, la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux et à la monnaie unique : l’euro.

L'EMPIRE DU DROIT SUPRANATIONAL

La signature du traité de Maastricht, le 7 février 1992, s’inscrit dans le sillage de la chute du mur de Berlin. Événement historique majeur et salutaire, l’effondrement du mur de la honte, le 9 novembre 1989, débouchera sur l’éclatement de l’URSS le 26 décembre 1991, mais aussi sur la naissance d’un nouvel ordre mondial. Dans son célèbre best-seller, La fin de l’Histoire et le dernier homme, Francis Fukuyama, l’un des intellectuels les plus influents de son époque, prophétise le triomphe planétaire de la démocratie libérale et l’avènement d’une nouvelle humanité gouvernée et pacifiée par le droit et le marché, communiant dans le culte de la diversité et des nouvelles technologies. Dans une vision téléologique de l’histoire, à l’enfer communiste doit se substituer l’utopie de la mondialisation heureuse. L’Union européenne de Maastricht a été pensée comme le laboratoire de ce nouveau monde globalisé et connecté, et le citoyen-consommateur européen comme un « homme nouveau » débarrassé de toute appartenance nationale. Au messianisme communiste succède le messianisme européiste dont le but est d’annihiler les nations pour mieux conjurer le retour d’un vieux nationalisme jugé mortifère. « On ne peut que dire oui : oui...