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/2020/10/E


Au vu des conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire, qui peut croire encore que la compétition mondialisée, alliée au progrès technologique, peut être la solution aux inégalités, à la préservation de la planète, au plein emploi, voire à la croissance ? Pour sortir de l’impasse dans laquelle le néolibéralisme nous a entraînés, la réflexion sur les changements institutionnels doit avoir pour base de revenir aux besoins fondamentaux des individus : une sécurité économique, sanitaire et sociale, d’un côté, et le sentiment de maîtriser sa vie, de l’autre. Avec cette crise, les peuples ont pris conscience de la nécessité de subvenir à leurs besoins premiers sans dépendre de forces économiques incontrôlables et lointaines. Pour cela, il faut repenser l’articulation de notre système institutionnel avec un objectif prioritaire : accroître de manière significative la capacité de résilience de nos territoires.

VALORISER LA SOCIÉTÉ CIVILE

Dans ce moment si grave, face à des choix si complexes, penser que le marché connaît la sortie de crise serait d’une naïveté coupable. Il serait tout aussi illusoire d’imaginer que les puissances publiques, quel que soit leur niveau, ont seules la solution. Dans ce moment, seule l’association de toutes les composantes de la société, depuis le citoyen jusqu’à la collectivité locale et l’État, sera suffisamment efficace pour réaliser les grandes transformations rendues nécessaires par l’échec néolibéral. Remettre l’État à l’endroit ne peut passer que par donner la priorité aux actions locales. Ce n’est qu’à ce niveau que les politiques publiques permettront de retrouver cette « puissance d’agir » qui nous fait tellement défaut aujourd’hui. La défiance des Français à l’égard des institutions a atteint un niveau tel qu’il est devenu indispensable d’inventer de nouveaux modes de participation citoyenne, et c’est pourquoi le territoire est amené à jouer un rôle majeur. Ce qui unit les citoyens se trouve dans la proximité,...