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Insécurité et immigration : les liaisons dangereuses

D’après toutes les enquêtes d’opinion, et ce depuis au moins 1945, les Français ont tendance à considérer que les immigrés commettent davantage d’actes délictueux que le reste de la population. Connu pour ne pas pratiquer la langue de bois, le criminologue Xavier Raufer nous aide à démêler le vrai du faux à ce sujet.

/2021/08/9-immigration

F.P. :

La population immigrée est-elle plus impliquée dans des actes délictueux que la moyenne des Français ?

XAVIER RAUFER :

D'abord, permettez-moi de noter que vous ne faites sans doute allusion ici qu’aux infractions de voie publique. Aucun des actes délictueux auxquels on pense quand on parle d’immigration ne concerne les autres domaines de l'illicite que sont par exemple les fraudes financières ou les atteintes à l'environnement. Ensuite, j’attire votre attention sur le fait que les immigrés sont, à l'origine du moins, pour la plupart d’entre eux des hommes jeunes venus « vendre leur force de travail ». On trouve rarement dans de telles aventures, forcément durables et pénibles, de vieilles dames ou des femmes enceintes. Or, la criminalité de voie publique est bien sûr principalement le fait d'hommes jeunes. Chez ces migrants économiques, à distinguer donc des familles qui fuient une guerre ou un cataclysme, les jeunes mâles sont surreprésentés par rapport à la population locale, dont la pyramide des âges, elle, est complète. Quelle que soit l'origine de ces migrants, la proportion de malfaiteurs potentiels en son sein est donc mathématiquementsupérieure à celle de la population autochtone comparable, comprise entre bébés et vieillards.

Voyez les Irlandais à New York : leur première génération se comporta de façon si agitée qu'aujourd'hui encore, la camionnette de police (« panier à salade » à Paris) y a toujours pour surnom argotique Paddy Wagon(en français : « fourgon des Irlandais »). Idem pour les juifs ou les Italiens dans la mafia new-yorkaise des années 1930, qui se sont assagis dès la deuxième génération. Le problème, en France, c’est que ça ne se calme pas, du fait d'incessantes vagues migratoires peu ou pas intégrées.

Enfin, je remarque que tout phénomène massif, mais incompréhensible à première vue, « s’explique » d'abord socialement en mode conspiratif. Du XVIIIe au XIXe siècle, l'économie villageoise devient...