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Négationnisme

Le négationnisme est une idéologie principalement d’extrême droite. Mais dans les années 1970, elle séduit aussi certains milieux d’ultragauche, autour de la librairie La Vieille Taupe.

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Le négationnisme consiste à nier l’existence communément admise d’un génocide, le plus souvent celui des juifs au cours de la Seconde Guerre mondiale. Cette attitude intellectuelle, différente d’un simple révisionnisme historique (dont se revendiquent en général les négationnistes pour tenter de légitimer leurs thèses) est née à l’extrême droite et y est surreprésentée. Dès 1945, le fasciste revendiqué Maurice Bardèche publie Nuremberg ou la Terre promise où il est déjà question de « falsification de l’histoire ». La thèse de Bardèche est assez simple : les nazis sont les victimes des juifs, sur fond de gigantesque complot. Fort bien. Mais de même que l’antisémitisme d’extrême droite est bien davantage connu que l’antisémitisme de gauche qui existe tout autant (1), le négationnisme d’extrême droite occulte un réel négationnisme d’ultragauche. Rappelons que l’ultragauche n’est pas l’extrême gauche. L’ultragauche se situe, aux confins de la théorie politique et de l’art, aux marges des nébuleuses gauchistes, et critique aussi bien l’extrême gauche orthodoxe – léninisme et stalinisme – que son versant hétérodoxe – anarchisme, trotskysme et maoïsme. L’ultragauche vient d’une relecture antiautoritaire de Marx et critique tous les lieux de pouvoir et de domination (État, parti, syndicat, institutions, jeu électoral…). Elle défend « l’action autonome en tant que classe », selon la formule du conseilliste Anton Pannekoek. Christophe Bourseiller dénombre quatre grandes familles d’ultragauche (2) : les conseillistes (communisme de conseils), les situationnistes, les « Italiens » d’Amadeo Bordiga (un des fondateurs du Parti communiste italien) et les communistes libertaires. Ces groupes (certains existent depuis les années 1920) vont former les marges intellectuelles de mai 68.


La Shoah, totem du capital ?


Pour l’ultragauche, et principalement pour les partisans de Bordiga, on ne peut lutter contre la société capitaliste qu’en donnant des coups de canif dans l’idéologie. Or la Shoah se trouve au cœur de l’idéologie démocratique dans le monde post-1945. Ébranler la...

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