Xénophobie
Les différences sont belles : voilà pourquoi une république équilibrée vise toujours l’union sans l’uniformité. Nous devons garder à l’esprit que c’est la fédération des régions de l’Hexagone qui a forgé la France à l’ère féodale. En matière de religion également, chacun est libre de ses croyances et de ses rites, sous la seule réserve que la foi ne remette pas en cause la participation à un horizon politique collectif. Si la France n’était qu’un pays de culture chrétienne, les athées ni les juifs n’y auraient d’ailleurs jamais eu leur place. Dès lors que nous avons fait le choix d’accueillir d’importantes populations musulmanes, leur religion a donc elle aussi droit de cité, dans les mêmes conditions que les autres.
Il reste néanmoins évident que l’intégration constitue un processus délicat. Lorsque les cultures d’origine sont très différentes, elle prend encore davantage de temps. Une méfiance réciproque risque de s’installer. Au cours des dernières décennies, la dérégulation des flux migratoires a provoqué en France l’arrivée massive de ressortissants issus du bassin méditerranéen musulman. Ayons l’honnêteté de reconnaître que cette politique d’accueil, très largement motivée à l’époque par le besoin d’une main-d’œuvre bon marché, n’a été qu’une politique à courte vue et que nous n’avons pas pu accueillir les populations immigrées dans des conditions optimales. Le ralentissement de l’économie européenne après les Trente Glorieuses a engagé un mouvement de chômage endémique, renforcé plus tard par le mondialisme libre-échangiste et les délocalisations. Les populations accueillies pour augmenter la main-d’œuvre disponible sont devenues surnuméraires du point de vue de l’emploi, et leur coût social a augmenté d’autant. Elles ont été par ailleurs concentrées démographiquement dans des cités bâties à la va-vite, souvent laides et étouffantes, et en tout cas propices à l’entre-soi. Des rancœurs tenaces se sont cristallisées de part et d’autre. Les Français d’immigration récente...